Teresa Margolles

Fosse commune & Table et deux bancs

  • U+0034-000

    Chiffre quatre

  • -574 places dans la salle de spectacle

    Texte

  • s.n.

    Impression noire, 0,3 × 0,4 cm

  • Parole, №22, p.19

    02.2005

Teresa Margolles, Fosse commune—Fosa comùn, 2005.
Eau, ciment, pigments, résine. Production CAC Brétigny—sous la direction de Pierre Bal-Blanc.

L’œuvre Fosse commune qui s’étend sous nos pieds est un sol détruit puis reconstruit avec un mélange de ciment, de pigments et de résine, agrégés à de l’eau provenant du Mexique et transportée illégalement dans les bagages des amis de l’artiste. Cette eau a servi à laver à la morgue, après autopsie, les corps de personnes assassinées à Culiacán, mégapole violente et haut lieu du cartel de la drogue, ville de naissance de l’artiste. L’eau a ensuite été utilisée comme liant pour le nouveau sol du centre d’art.


Teresa Margolles, Table et deux bancs—Mesa y dos bancos, 2005.
Eau, ciment, pigments, résine. Production CAC Brétigny—sous la direction de Pierre Bal-Blanc.

Table et deux bancs, présentée initialement en 2003 à la Biennale de Mercosur (Porte Alegre, Brésil) est un mobilier réalisé pour l’extérieur avec un mélange de ciment, de pigments et de résine, agrégé à de l’eau acheminée depuis les laboratoires médicaux légaux de Mexico City, Mexique. L’eau utilisée a servi à laver, après autopsie, les corps de personnes assassinées. Table et deux bancs se présentent aux visiteurs et aux passants comme une aire de repos, un espace domestique extérieur en écho avec l’intérieur.
 


Artiste mexicaine née en 1963 à Culiacán, dans l’État de Sinaloa, Teresa Margolles a étudié les arts, la communication et la médecine légale. En 1990, elle participe à la fondation du groupe SEMEFO, dont le nom est une référence au «Servicio Médico Forense» (service mexicain de médecine légale), qui commente la violence sociale de son pays à travers des performances et des installations. Minimaliste, son vocabulaire artistique privilégie les matériaux bruts et les matières premières aux représentations visuelles de la violence qui foisonnent dans la presse. Ses projets proposent un engagement physique et politique du spectateur. Teresa Margolles a participé à de nombreuses biennales et expositions internationales, comme la 53e Biennale de Venise en 2009 où elle a représenté le Mexique. L’artiste a reçu, en 2012, le prix Artes Mundi de Cardiff, un prestigieux prix anglo-saxon qui récompense les plasticiens qui traitent de «la réalité sociale, de l’expérience vécue et de la condition humaine», ainsi qu’en 2019, une mention spéciale du jury à l’occasion de la 58e Biennale de Venise. Elle est représentée en France par la galerie mor charpentier.