Mémoire vive

Anne-Lou Vicente

  • U+1F453-000

    Lunettes

  • 👓 VOTRE OPTICIEN brétigny optique

    Logotype

  • s.n.

    Impression, 4,4 × 9 cm

  • Brétigny, Bulletin municipal, №11

    1972

Rien nest vrai, tout est vivant.
Edouard Glissant

Comme certaines fleurs orientent leur corolle vers le soleil, ainsi le passé, par une secrète sorte dhéliotropisme, tend à se tourner vers le soleil en train de se lever dans le ciel de lHistoire.
Walter Benjamin

 

Performer (et inventer) l’archive

Si elle continue de travailler à partir du document et de l’archive, Angélique Buisson tend, depuis plusieurs années maintenant, à sortir du support imprimé et édité de l’objet livre qui constituait son médium de prédilection, produisant, hors ses «murs», des formes de plus en plus variées qui dialoguent étroitement avec le langage et s’activent/s’incarnent au travers de performances impliquant une expression—verbale ou non. Ainsi, parmi ses projets les plus récents, de la lecture par un acteur du procès en 1953 d’André Breton, accusé d’avoir partiellement effacé un dessin rupestre dans les grottes de Pech-Merle (Rupestre à mort, Salon du Salon, Marseille, 2017), ou de l’interprétation par une danseuse de la lecture d’une partition de cinétographie Laban conçue à partir des gestes de lecture de l’artiste à l’atelier (Lecture dune partition de lecture, Fondation d’entreprise Ricard, Paris, 2017). Présenté au CAC Brétigny à l’issue d’une année de résidence de recherche autour de la mémoire et de la transmission des conflits, en collaboration avec l'Union locale des associations d'anciens combattants et victimes de guerre (ULAACVG), le deuxième régiment du Service militaire volontaire (SMV) et le Service jeunesse de Brétigny-sur-Orge, le projet «Mémoire double» s’inscrit dans cette continuité en même temps qu’il représente, ne serait-ce que par sa singularité et sa polyphonie même, un cas tout à fait à part en regard des «méthodes» de travail habituelles d’Angélique Buisson.

D’archive, il n’était point. Seules quelques «planches pédagogiques» existaient [1]. Aussi s’est-il agi de constituer, d’inventer cette archive, selon un point de vue et un processus qui ne soient évidemment pas, ici, ceux de l’historien à proprement parler. Angélique Buisson a entrepris d’enregistrer toutes ces personnes, d’en recueillir les paroles, les chants, les récits, les savoirs, les souvenirs et autres anecdotes, de sorte à constituer une sonothèque, tel un cloud sonore diffusé dans l’exposition par le biais d’une enceinte directionnelle sous laquelle deux bancs invitaient à s’asseoir pour écouter, plus ou moins longuement, cette archive fleuve, dont on pouvait dans le même temps lire le programme, divisé en «séquences», suivant une timeline allant de 00 : 00 : 00 à 02 : 21 : 30. A l’image d’une feuille de salle agrandie, un panneau greffé de deux pinces à dessin, posé à chant, permettait ainsi au visiteur-auditeur de savoir qui parle, de quoi et pendant combien de temps.

Alors que les interlocuteurs font parole, Angélique Buisson, par cette opération de recueil, de récolte, fait document, donnant à entendre ces (non) dits et redites ayant fait l’objet d’un enregistrement et, dans une moindre mesure ici, d’un montage. Le dispositif d’écoute Celui qui se souvient constitue un document qui, à travers le «cartel» qui en renseigne le programme détaillé, fait image au moyen de texte se rapportant à des sons, lesquels renvoient eux-mêmes à des personnes dont la présence se révèle aussi diffuse que spectrale: les corps ont disparu, la voix parle pour eux et, en quelque sorte, bien que de manière dissociée, les contient autant qu’elle les conserve. Intrinsèquement lié aux voix qu’il cite et vient en quelque sorte (re)matérialiser, le «cartel» fait ici figure, dans une certaine (dé)mesure, de monument: un monument aux (sur)vivants que l’on est invité à écouter, ne serait-ce que par bribes, et qui est susceptible de (nous) dire et rappeler quelque chose, de (nous) parler, et, tôt ou tard, de (nous) faire parler (d’)après ces expériences individuelles partagées, remises en partage via leur diffusion et écoute au CAC Brétigny.

 

Document/Monument/Statement

A défaut de «manipuler» des documents existants, Angélique Buisson a construit et modelé cette archive sonore devenue le lieu et vecteur d’une individuation psychique et collective [2]. Si son contenu se trouve en quelque sorte figé par le biais de techniques d’enregistrement et de lecture qui en assurent la transmission, le document/monument renvoie ici au caractère foncièrement mouvant, changeant et modulable de ce qui le constitue. Relevant du langage et de la mémoire, paroles et souvenirs empruntent les traits organiques, aléatoires et métamorphiques du vivant, inscrit dans un présent qui ne cesse d’avancer et laisser des traces, indiciaires et germinatives, sur son passage.

Document/monument est d’ailleurs le titre d’un autre élément qui était présenté dans l’exposition-recherche de l’artiste, entrant en résonance avec cette archive sonore programmatique et quasi matricielle, telle la boîte noire de tout le projet. Sur une stèle en granit noir posée à même le sol était gravée la citation suivante : «Le document n’est jamais innocent. Il est le résultat avant tout d’un montage, conscient ou inconscient, de l’histoire, de la société qui l’a produit, mais aussi des époques successives pendant lesquelles il a continué à vivre, peut-être oublié, pendant lesquelles il a continué à être manipulé, peut-être en silence. Le document est une chose qui reste, qui dure et le témoignage, l’enseignement qu’il porte doivent être avant tout analysés en démystifiant leur signification apparente. Le document est monument. Il est le résultat de l’effort des sociétés historiques pour imposer—volontairement ou involontairement—telle image d’elles-mêmes au futur. Il n’y a pas, à la limite de document-vérité. Tout document est mensonge. Il appartient à l’historien [...] en premier lieu [de] démonter, démolir ce montage, déstructurer cette construction, et d’analyser les conditions de production des documents-monuments» [3]

Par cette citation qui résonne comme un rappel, un avertissement [4] sinon un statement, Angélique Buisson, en empruntant cette voix, (d)énonce le caractère soi-disant réel, fidèle du document, artefact «informé» par la construction d’un récit historique officiel, en même temps qu’elle annonce, en creux mais en clair, la nature mensongère, spéculative, inventive, déjà fictive, du faire document, et a fortiori, de sa propre entreprise, quand bien même elle s’ancre dans des faits, des objets et des personnes bel et bien réels. Cette position, ferme et tranchée, indique une direction, un sens, tout en laissant l’angle de lecture et d’interprétation, de réception et de traduction très ouvert.

«Dans son Archéologie du savoir, Foucault distinguait deux modes de gestion des documents et des monuments, nous rappelle Jean-Philippe Antoine [5]. Celui de <l’histoire, dans sa forme traditionnelle> vise à transformer la masse des monuments indifféremment légués par le passage du temps en documents, que l’on apprend à déchiffrer et à faire parler pour qu’ils délivrent les énoncés positifs dont ils sont porteurs. Le second mode procède à l’inverse: il prend appui sur l’existence massive, dans les sociétés modernes, de documents d’emblée perçus comme tels, qu’il s’agit alors de (re)transformer en monuments. […] Ce que permet la distinction foucaldienne, ce sont plutôt deux modes distincts grâce auxquels objets et événements atteignent à la signification: une politique de l’enregistrement documentaire, que gouverne l’imitation, et une politique du souvenir, qui implique l’invention. […] L’accès à la publicité d’expériences autrement condamnées à rester confinées dans un for intérieur individuel est conditionné par leur passage à l’état documentaire. Il n’y a de ce point de vue pas à condamner la prolifération moderne des documents, et encore moins l’invention de techniques de capture qui permettent aux circonstances de devenir à leur tour reproductibles. Mais cet accès, en tant que transmission authentique, est conditionné par le dépassement de l’état documentaire.»

Cette double politique de l’enregistrement documentaire d’une part et du souvenir d’autre part est précisément ce que met ici en tension Angélique Buisson, et avec, imitation et invention, reproduction et création, répétition et construction, réalité et fiction, passé et futur. En faisant se souvenir et parler l’autre, elle réalise des formes elles-mêmes adressées à autrui, tournées vers un avenir qui, comme un soleil, viendra les éclairer (ou effacer) rétroactivement.

 

Passer la main (et le témoin)

Implanté sur le territoire de Brétigny et connecté à plusieurs catégories de personnes y évoluant, «Mémoire double» fut l’occasion de mettre—indirectement—en relation et en résonance divers espaces-temps et conflits, mais aussi et d’abord diverses catégories et générations de personnes, notamment des anciens combattants de l’ULAACVG et de jeunes volontaires du deuxième régiment du SMV, dessinant ainsi, en creux, une forme de généalogie du «combat» en même temps que sa projection dans le futur [6]Dans la vidéo intitulée Le passé ne passe pas, on peut voir les mains de jeunes soldats filmées en surplomb qui, de part et d’autre d’une table, face à face et deux par deux, manipulent un par un des objets d’artisanat de tranchée datant de la Première guerre mondiale [7]. De ces curieux objets bricolés avec les moyens du bord témoignant d’arts de faire inventifs [8], ils tâchent d’imaginer l’histoire et la fonction, faisant, à leur tour, preuve d’une certaine inventivité. A partir de ces vestiges littéralement pris en main, les jeunes recrues, tels des archéologues du futur, recomposent par leurs propres moyens et connaissances, via la manipulation et la parole, une histoire elle aussi fabriquée—plus ou moins raccord à l’Histoire. Ces éclats du passé, fruits de l’ingéniosité de soldats désœuvrés, se voient alors conjugués au présent, celui d’une jeunesse elle-même confrontée, potentiellement, ne serait-ce que symboliquement ou mentalement, à une guerre qui sans cesse, au gré de l’évolution des techniques et des idéologies, ne cesse de se réinventer et se (re)produire. Si elle permet un plongeon dans une Histoire ainsi relue et reliée au présent, l’opération quasi divinatoire menée par ces soldats manipulant et racontant la possible vie antérieure de ces objets, laisse aussi en entrevoir, en réserve et à rebours, le futur, et avec lui, celui d’une guerre latente, en attente, en devenir. Toujours là. Déjà ici, sur vos écrans ou «dans la vraie vie».

Réalisée avec un groupe d’adolescents du Service jeunesse de Brétigny avec des drones [9], la vidéo Alpha Bravo montre l’ancienne base militaire aérienne de Brétigny-sur-Orge, très active pendant la Seconde Guerre Mondiale, autour de laquelle s’est construite la ville. Inaccessible, hors champ, le site se découvre au moyen de ces nouvelles technologies de capture d’images et de surveillance [10]. Semant déjà la terreur de manière «artisanale» dans certaines zones de conflit [11], il se pourrait fortement que ces créatures volantes mutent un jour en de véritables machines de guerre [12], traduisant ainsi en actes et en réalités, tout sauf virtuels, les projections les plus folles des voies médiumniques de la science-fiction, de la littérature au jeu vidéo en passant par le cinéma.

 

La voix de son maître (bis repetita placent)

S’il peut paraître à première vue très éloigné du projet «Mémoire double» dont il faut à nouveau rappeler ici les contexte et processus de production à la fois hors du commun et foncièrement collectifs, un autre projet en cours d’élaboration n’est pas sans tisser avec lui des liens subliminaux, sur fond d’Histoire et de politique, de rapports de domination et de violence, de guerre et de contrôle, de langage et de mémoire. Ici, nul drone, mais une autre espèce de volatile, un perroquet, et pas n’importe lequel: Koki, l’animal de compagnie du Maréchal Tito. Âgé de plus de soixante ans, le cacatoès à huppe jaune a partagé le quotidien de l’ancien chef d’Etat yougoslave disparu en 1980, et lui a donc survécu… En cage, Koki vit dans le parc national de l’archipel de Brijuni, en Croatie, où Tito avait sa résidence d’été et conservait les improbables offrandes (souvent animales ou végétales) des personnalités qu’il y conviait. L’animal fait l’objet d’une attention et d’une audience toutes particulières quand, déjà, la gent des psittaciformes, dont on connaît les talents d’imitateurs et les capacités cognitives exceptionnelles, suscite depuis toujours l’intérêt voire la fascination, d’ordre scientifique comme spectaculaire [13]. Sujet d’étude et parfois bête de foire, le perroquet, rare animal à être doué de parole (par imitation), partage avec l’homme une relation interspécifique logiquement singulière qui, par trop souvent, demeure sous le joug d’une «anthropomorphisation» confinant à une dialectique maître/disciple et induisant par là même des rapports non seulement de savoir mais aussi, de pouvoir. Koki se révèle être doublement spécial car, à travers lui, c’est Tito que l’on vient voir et faire causer, l’animal de compagnie ayant en quelque sorte remplacé son maître.

A l’été 2017, Angélique Buisson s’est rendue sur l’île de Brijuni pour rencontrer Koki, escortée de son soigneur et d’un traducteur. Equipée d’une caméra tournant en continu, elle s’est mêlée aux visiteurs pour en enregistrer le comportement et les paroles, les tentatives de décryptage et autres interprétations des attitudes, mots et sons émis par le perroquet. Alors que Koki parle en quelque sorte en lieu et place du chef, le visiteur a tendance à parler pour l’animal et à projeter sur lui des qualités ou activités mentales, comme s’il s’agissait d’une (vraie) personne, d’un compagnon familier avec qui partager une histoire et un langage communs [14].

Koki, espèce biologique naturelle ou objet historique culturel ? Bête curieuse, être vivant en voie/x de mutation: créature post-humaine, mythique—presque mystique—, hybride [15]. Archive sonore vivante en réserve, boîte noire inouïe de l’Histoire… Que dirait Koki si on lui posait les bonnes questions? [16] Que raconterait, réciterait, répéterait-il? Que nous (pré)dirait-il de l’Histoire? L’oiseau-témoin, en cage, est-il seulement libre de parler et nous livrer ses secrets bien gardés, ou est-il sous l’emprise d’un manipulateur invisible? L’esprit de Tito maîtriserait-il sa parole à distance en mode remote control? Tel un automate ventriloque condamné à répéter bêtement, l’animal de compagnie, mi-homme, mi-machine, aurait-il avalé la voix de son maître, témoignant ainsi d’une haute fidélité au pouvoir couvrant et d’une soumission anticipée à une domination humaine (en l’occurrence toute masculine)? Serait-il devenu l’appareil de diffusion d’un disque d’outre-tombe déjà rayé, bientôt inaudible?

On se permettrait presque toutes les hypothèses, aussi spéculatives soient-elles, tant le travail d’Angélique Buisson, affranchi des instances historique et scientifique, implante le germe de la (science-)fiction dans ses relectures et modulations d’une histoire qui se réinvente à travers le caractère vivant, parlant, mouvant, presque mutant d’une archive re-suscitée et re-présentée, milieu métastable et zone d’activité d’une mémoire en devenir qui voyage dans le temps à travers le filtre de ses témoins interconnectés: l’homme, l’animal, la machine.

Anne-Lou Vicente (mars 2018)

Invitation réalisée à l'occasion de l'exposition d'Angélique Buisson Mémoire double

Notes

[1] Utilisés lors de missions pédagogiques, ces documents étaient (invisiblement) présents dans l’exposition, enfermés dans des caisses posées aux côtés de la vidéo Les anciens combattants dans laquelle quatre anciens combattants témoignent de leur expérience de la guerre d’Algérie.

[2] Cf. http://arsindustrialis.org/individuation

[3]Jacques Le Goff, «Documento/Monumento», in Enciclopedia, Torino, Einaudi, 1978, vol. V, p. 38. Repris par Giuseppe Di Liberti dans son article «Fait/événement—Document/monument», Images Re-vues, 11, 2013. http://journals.openedition.org/imagesrevues/3319

[4] Monument vient du latin monumentum, dérivé de moneo (monere) qui signifie notamment avertir, faire savoir, faire songer à, faire se souvenir, ou encore informer, instruire, éclairer, conseiller.

[5]Jean-Philippe Antoine, Farces et attrapes. Inventer les images, Dijon/Genève, Les presses du réel/Mamco, 2017, p. 47.

[6] Les entretiens diffusés dans la pièce sonore Celui qui se souvient ont été intégralement retranscrits par l’artiste qui les a ainsi transmis aux jeunes participant au projet.

[7] Il s’agit d’objets issus de la collection personnelle de Frédéric Galateau.

[8] En référence aux «arts de faire» décrits par Michel de Certeau dans LInvention du quotidien, que Jean-Philippe Antoine décrit ainsi à son tour: «Ces arts de faire ne procèdent pas par stéréotypie des gestes, mais par le biais de <tours>, de mains ou d’esprit, que régit un rapport déterminé entre conjoncture et mémoire de gestes singuliers». Op. cit., p. 48.

[9]  Les drones utilisés proviennent du Cluster Drone implanté sur le site de l’ancienne base aérienne 217 de Brétigny-sur-Orge.

[10]  Et bientôt peut-être, de livraison. Parmi ses activités, le drone center de Brétigny prévoit d’accueillir le plus gros centre d’Europe de livraison par drones du groupe Amazon.

[11] A ce sujet, lire «A Mossoul, la guerre des drones», Le Point, 28 février 2017. http://www.lepoint.fr/editos-du-point/michel-colomes/a-mossoul-la-guerre-des-drones-28-02-2017-2108081_55.php

[12] A ce sujet, lire «La guerre du futur se fera avec des essaims de mini-drones autonomes», Le Huffington Post, 10 janvier 2017. https://www.huffingtonpost.fr/2017/01/10/la-guerre-du-futur-se-fera-avec-des-essaims-de-mini-drones-auton_a_21651522/

[13]  ce titre, il faut écouter l’enregistrement des « célèbres perroquets parleurs», Jacotte et Ito, par leur «éducateur», Raoul Ours, aka «Mon p’tit papa». En forme de récital, la «méthode des champions du monde», chargée d’un esprit infantilisant et paternaliste voire patriarcal, est une démonstration en règle de la manière dont l’homme fait dire ce qui lui chante au perroquet plus qu’il ne parle ou n’échange avec lui. La voix aux accents synthétiques de l’animal ajoute à l’aspect mécanique de l’exercice basé sur la répétition et de fait, au caractère quasi machinique de la créature ainsi objectivée. https://www.youtube.com/watch?v=28Ku3lRhcbI

[14] A ce sujet, lire «Le Perroquet de Tito», texte d’Angélique Buisson écrit dans le cadre du projet «Haunted by Algorythms» exposé à Ygrec en 2017. http://hauntedbyalgorithms.net/

[15] «Les espèces de compagnie rassemblent sous des formes inattendues humain et non-humain, organique et technologique, carbone et silicium, autonomie et structure, histoire et mythe, riches et pauvres, état et sujet, diversité et disparition, modernité et postmodernité, nature et culture». Donna Haraway, Manifeste des espèces de compagnie. Chiens, humains et autres partenaires, Paris, Editions de l’éclat, 2010. Voir aussi Delphine Gardey, «Donna Haraway: poétique et politique du vivant», Cahiers du Genre, 2013/2, n° 55, p. 171-194. https://www.cairn.info/revue-cahiers-du-genre-2013-2-page-171.htm

[16] Petit clin d’œil à l’ouvrage de Vinciane Despret, Que diraient les animaux, si on leur posait les bonnes questions?, Paris, La Découverte, 2012.