Modalités des pratiques de co-création: l'oralité

Jeudi 24 novembre 2016, 15h30-17h30

Session #3: Éric Baudelaire, à l'Université Paris VIII Vincennes—Saint-Denis

  • U+1F5EB-001

    Trois phylactères

  • ⊂ QUE VAS-T'ON FAIRE DE TOUS CES JOUETS…?! ⊃ ⊂ D'AUTRES EN ONT BESOIN… ⊃ ⊂ ON NE VA PAS LES GARDER POUR NOUS! ⊃ ⊂ ? ⊃

    Illustration

  • C. Anguera

    Impression noire, 3,6 × 5,3 cm

  • Brétigny Aujourd'hui, №13, p. 13

    01.1986

Il sera question du projet réalisé par Éric Baudelaire dans le cadre du 1% artistique Dora Maar, début, 2015-2019 au collège Dora Maar (Saint-Denis/Saint-Ouen, Seine-Saint-Denis). À cette occasion, «Épisode 1, devenir collégien», le premier des quatre épisodes de ce film-essai, sera projeté.

«L'œuvre se présente comme une série de quatre films (ou un film en quatre temps) réalisés avec un groupe d’élèves du Collège Dora Maar au cours des quatre années de leur scolarité.
Un film comme le portrait d’un groupe dans un temps et un lieu, un collège en banlieue parisienne à une période charnière de la vie, dont le sujet serait sa propre fabrication, une collaboration entre un cinéaste et de jeunes élèves. Un film évolutif, à l’image de ses sujets qui en deviendraient progressivement les auteurs. Un film qui puisera autant du côté du documentaire que de la fiction pour creuser l’idée que le collège et le cinéma sont des territoires qui ont au moins une chose en commun : d’être des chantiers d’invention de soi. Un film essai, un film au long cours, un film participatif au titre provisoire: Dora Maar, début, 2015-2019. (...) Au terme du projet en 2019, une version définitive sera produite, et la forme longue du film aura vocation à circuler librement dans l’espace public: projections au collège, en festival, sur Internet, une œuvre publique libre d’accès et sans support fixe. Le projet inverse quelque peu la conception conventionnelle du 1% artistique: ce n’est pas l’œuvre qui vit dans le bâti, c’est le collège qui vit dans l’œuvre.» (Éric Baudelaire)

Né à Salt Lake City, Utah, en 1973, Éric Baudelaire vit et travaille à Paris. Récemment, des expositions individuelles lui ont été consacrées à la Kadist Art Foundation, à San Francisco (2015); au UC Berkeley Art Museum & Pacific Film Archive, à Berkeley, Californie (2015); au Fridericianum, à Kassel, Allemagne (2014); au Bergen Kunsthall, à Bergen, Norvège (2014); à Bétonsalon—Centre d’art et de recherche, à Paris (2014); au Beirut Art Center, à Beyrouth (2013); à Gasworks, à Londres (2012); au Centre d’art contemporain La Synagogue à Delme, France (2011); et au Hammer Museum, à Los Angeles (2010). 

Modalités des pratiques de co-création: l'oralité (séminaire)

Ce séminaire organisé par Marie Preston et Céline Poulin, avec la participation de Stéphanie Airaud, fait suite à celui qui a eu lieu l'an passé à la Villa Vassilieff. Ce semestre, et en perspective des deux journées d'étude qui auront lieu le 21 janvier au MAC VAL et le 4 février au CAC Brétigny, nous nous arrêterons en particulier sur les pratiques collaboratives ou de co-creation qui usent de la forme dialogique, et ceci alternativement dans sa dimension performative et comme chemin vers la coopération et la création de relations intersubjectives.

Le dialogue (engendré ou non pas une activité) est envisagé comme initiateur à la relation et à l’élaboration d’une esquisse de trajet commun en étant soigneusement considéré et conceptualisé, le langage vocalisé étant alors d’abord employé pour son caractère communicationnel. En dehors de la relation émetteur/récepteur, nous nous attacherons également à penser la manière dont chaque individu à la rencontre de l’Autre voit résonner en lui les voix multiples qui l’habitent. La création coopérative rend sensible cet état où chacun tente de jongler habilement avec cette multitude intérieure. Mais le langage n’est pas non plus garant d’une communication infaillible. Les artistes, les collectifs, les personnes engagées dans ces processus savent que les lieux où l’on s’arrête, nous conduisent à des rencontres inédites, où la langue, comme les gestes, doivent s’inventer. Enfin, et puisqu’il est question d’art comme expérience, nous nous intéresserons à la manière dont le récit transmis oralement continue de présenter une alternative à l’information médiatique. Ceci dans la continuité de l’analyse que fit Walter Benjamin dans son texte Le Narrateur.

Ressources

  • Vocales 04.02—23.04.17 (Exposition)