Modalités des pratiques de co-création: l'oralité

Jeudi 1er décembre 2016, 15h30-17h30

Session #4: Marie Fraser, à la Villa Vassilieff

  • U+1F5EB-001

    Trois phylactères

  • ⊂ QUE VAS-T'ON FAIRE DE TOUS CES JOUETS…?! ⊃ ⊂ D'AUTRES EN ONT BESOIN… ⊃ ⊂ ON NE VA PAS LES GARDER POUR NOUS! ⊃ ⊂ ? ⊃

    Illustration

  • C. Anguera

    Impression noire, 3,6 × 5,3 cm

  • Brétigny Aujourd'hui, №13, p. 13

    01.1986

Dans une perspective critique visant à définir les pratiques artistiques collaboratives et participatives, il s’agira de réfléchir à cinq questions fondamentales: la convivialité et le consensus versus l’antagonisme et le conflit; le faible coefficient de visibilité d’œuvres qui non seulement sont portées à s’effacer en raison de leur dématérialisation mais aussi en raison de leur «extradisciplinarité», voire leur retrait du monde l’art; l’efficacité sociale et politique d’œuvres fondées sur des gestes qui tendent à se confondre avec le quotidien et à disparaître sans même laisser de traces; l’occupation et la résistance de ces pratiques face à un espace public de plus en plus privatisé, spectaculaire et contrôlé; et enfin, le risque et l’échec inhérents à la collaboration, à son imprévisibilité et au processus de négociation qui peut s’étendre sur une longue période de temps.

Marie Fraser est professeure en art contemporain et muséologie à l’Université du Québec à Montréal depuis 2007. Elle été conservatrice en chef au Musée d’art contemporain de Montréal, entre 2010 et 2013, et curatrice de l’exposition du collectif BGL dans le Pavillon du Canada pour la 56e Biennale de Venise, en 2015. Depuis 1997, elle mène une recherche sur les pratiques relationnelles et les interventions artistiques dans l’espace public. Plusieurs articles, catalogues d’exposition, colloques, conférences et directions de thèses et de mémoires y ont contribué, ainsi que plusieurs expositions: Sur l’expérience de la ville, 1997; Gestes d’artistes, 2001, en collaboration avec Artists’ Space, New York, et La demeure, 2002. 

Modalités des pratiques de co-création: l'oralité (séminaire)

Ce séminaire organisé par Marie Preston et Céline Poulin, avec la participation de Stéphanie Airaud, fait suite à celui qui a eu lieu l'an passé à la Villa Vassilieff. Ce semestre, et en perspective des deux journées d'étude qui auront lieu le 21 janvier au MAC VAL et le 4 février au CAC Brétigny, nous nous arrêterons en particulier sur les pratiques collaboratives ou de co-creation qui usent de la forme dialogique, et ceci alternativement dans sa dimension performative et comme chemin vers la coopération et la création de relations intersubjectives.

Le dialogue (engendré ou non pas une activité) est envisagé comme initiateur à la relation et à l’élaboration d’une esquisse de trajet commun en étant soigneusement considéré et conceptualisé, le langage vocalisé étant alors d’abord employé pour son caractère communicationnel. En dehors de la relation émetteur/récepteur, nous nous attacherons également à penser la manière dont chaque individu à la rencontre de l’Autre voit résonner en lui les voix multiples qui l’habitent. La création coopérative rend sensible cet état où chacun tente de jongler habilement avec cette multitude intérieure. Mais le langage n’est pas non plus garant d’une communication infaillible. Les artistes, les collectifs, les personnes engagées dans ces processus savent que les lieux où l’on s’arrête, nous conduisent à des rencontres inédites, où la langue, comme les gestes, doivent s’inventer. Enfin, et puisqu’il est question d’art comme expérience, nous nous intéresserons à la manière dont le récit transmis oralement continue de présenter une alternative à l’information médiatique. Ceci dans la continuité de l’analyse que fit Walter Benjamin dans son texte Le Narrateur.

Ressources

  • Vocales 04.02—23.04.17 (Exposition)