Présence revisitée, Devora Neumark

22.01—03.02.17

Performance

«En septembre 1997 et sur une durée de huit semaines, je me suis assise sur un tabouret à trois pieds en différents endroits de la ville de Montréal afin d’y tricoter. Cinq heures par jour, je crochetais à l’aide de deux couleurs : les fins fils de coton jaunes signalaient les mailles tricotées lorsque j’étais seule, tandis que celles de couleur violette retraçaient les moments d’échanges avec les passants qui s’arrêtaient pour discuter avec moi. Cette performance de longue durée a surgi peu de temps après que ma maison a été entièrement détruite par un incendie criminel. L’objet ainsi créé n’avait pas de valeur d’usage – je l’ai même complètement défait peu après à l’occasion d’une exposition intitulée L’art inquiet. Motifs d’engagement, au sein de la galerie de l’UQAM – mais il a constitué un puissant support de méditation qui m’a permis de m’ancrer à nouveau dans présent, dans une authentique connexion avec l’autre.

Invitée à recréer ce travail près de vingt ans après dans le cadre de Vocales au CAC Brétigny, je suis profondément consciente que la présence est une pratique de l’ordre du quotidien, qui relève de notre responsabilité individuelle et de notre capacité de résilience. Vitry et Brétigny en 2017 ne sont pas comparables à ce qu’était Montréal en 1997, et il en va de même pour les circonstances personnelles dans lesquelles j’ai créé et je crée aujourd’hui. Les personnes que je rencontre à Vitry et Brétigny auront des histoires différentes à partager avec moi, et les expériences que j’inscrirai dans la trame de l’objet seront elles aussi différentes, ce qui nécessitera une combinaison de couleurs et des matériaux différents.» (Devora Neumark)

Ressources

  • Vocales 04.02—23.04.17 (Exposition)