Soirée de projections

Mardi 11 juillet 2017, 19h-21h

Centre d'hébergement Emmaüs Solidarité Bois de l'Abbé, Épinay-sur-Orge

  • U+002C-000

    Virgule

  • 👟 CR7 ,

    Dessin

  • s.n.

    Feutre noir, 1,5 × 3 cm

  • CHRS, Épinay-sur-Orge

    2017

Avec Mercedes Azpilicueta, Alejandro Cesarco*, Till Roeskens*, Ulla von Brandenburg* et Katarina Zdjelar.

«Les films présentés pour les soirées de projection tournent autour du langage, défini comme le moyen que chacun a de s’exprimer avec l’autre ou d’échanger avec autrui, que ce soit de façon verbale ou physique. Le langage sépare ou unit, marque le groupe. Une attention particulière est portée à la traduction de ces films, en fonction de leur contexte de réception.

La langue existe en premier lieu par le corps et les attitudes physiques. Ulla von Brandenburg fait tourner la caméra autour des acteurs sans que notre point de vue sur eux ne bouge. Ils nous tournent le dos au même rythme que la caméra. Mercedes Azpilicueta montre une danse. Deux jeunes femmes se meuvent dans une pièce. Il est question de rencontre, de rapport à l’autre et d’un temps de mouvement commun. Elle parle de l’intimité des corps, d’une prospection de l’espace comme lieu physique dans le film.

Ensuite, le langage induit la parole et la compréhension de celui-ci. Une langue mal comprise et en apprentissage tend vers la traduction, son interprétation et son déplacement dans d’autres territoires que celui de son pays d’origine. Dans Shoum de Katarina Zdjelar, un homme chante sans connaître les paroles d’une chanson. La traduction de la chanson crée un décalage entre l’anglais et sa propre langue. Dans les films de Till Roeskens, on ne voit que le dessin qui apparait au fur et à mesure que l’histoire est racontée. Ces dessins sont à la fois support et traduction des mots sur l’écran. The Two Stories montre des images fixes sur lesquelles des personnages interviennent par une description en fond sonore. Une projection imaginaire de ce qui n’est pas présent à l’image s’installe en nous.

Enfin, une langue cinématographique se développe par l’acte même de filmer. Les prises de vue reposent sur des procédés qui enrichissent et confirment la position du spectateur par rapport aux films. Ulla von Brandenburg rend les images vertigineuses et la place de la caméra prend tout son sens. Alejandro Cesarco accentue l’approche cinématographique par la précision des détails donnés dans le texte. Un décalage entre le sonore et le visuel oblige le spectateur à tisser des liens entre les deux niveaux d’informations.

Le langage et la narration à travers les films sont le reflet de nombreuses questions sur la façon dont on peut raconter une histoire, parler aux autres ou le percevoir physiquement. L’échange est central dans ces images.» (Roxane Jean)

* œuvres issues de la collection du frac île-de-france.

Ressources

  • Le Final 06.06—11.07.17 (Exposition)