lunulae #1

03.12.23—14.01.24

  • U+0057-000

    Lettre maj. latine W

  • TWENTIF coiffure

    Enseigne

  • s.n.

    Adhésif, tube néon, 20 × 30 cm

  • Sainte-Geneviève-des-Bois

    s.d.

«lunulae»
Cycles d’expositions et de résidences
Commissaire: Thomas Maestro

«lunulae #1»
Avec Loucia Carlier, Victor Gogly, Louise Hallou et Chloé Vanderstraeten

Espace Brel, Donjon de Sainte-Geneviève-des-bois
03.12.23—14.01.24
Du mercredi au vendredi de 14h à 18h et les samedis et dimanches de 10h à 13h et de 14h à 18h.

 

Cette première exposition du cycle «lunulae» se situe sous la surface de la terre, des corps et des esprits, dans les recoins de nos cachettes secrètes. Les artistes suggèrent ici, par indices, les mystères des profondeurs.

Victor Gogly débute ce voyage à travers la surface terrestre. L’artiste accorde une attention particulière à la manière dont le monde extérieur influe sur son univers intérieur. Cette perméabilité le guide dans la conception d'œuvres qui semblent être extraites d’un sol transformé par les activités humaines. Certaines peintures de l'artiste lient plus directement les profondeurs géologiques et les introspections mentales de l’artiste. On peut ainsi distinguer des silhouettes spectrales parcourant des paysages souterrains, à la manière d’esprits venant se manifester auprès des vivant·es. Cette dimension fantomatique renvoie peut-être à la fragilité des êtres face à la brutalité du monde.

Dans le travail de Loucia Carlier l’espace souterrain, comme celui du corps, devient l’endroit où l’on façonne l’intime. Pour l’exposition, l’artiste a choisi de réaliser des sculptures évoquant des maquettes et faisant également référence à l’image du sommier. Cet objet, indissociable du sommeil et de la sphère privée, est transformé par Loucia Carlier pour devenir la cachette de secrets. Ces derniers sont liés pour l’artiste à nos mécaniques corporelles et mentales, à l’ingestion de médicaments (comme la présence d’une silhouette avalant une pilule le suggère), à la régulation des émotions et des sentiments, ou à la contestation enfouie des normes sociales imposées.

Chez Chloé Vanderstraeten le corps est envisagé dans sa relation sensible au monde qui l’entoure. Elle réalise et suspend dans l’espace des «peaux» de papier qui font allusion aux dimensions de son corps et du lieu, à l’image d’une main de papier ou d’un autre plus grand dessin pouvant faire référence à un plan. Les œuvres de l’artiste peuvent ainsi évoquer des planches anatomiques, des vêtements ou encore des éléments architecturaux. Ces formats offrent une variété de points de vue internes et externes, traduits ici sur les deux faces du papier. Cela brouille la frontière entre le côté habituellement caché d’une surface et ce qui est immédiatement visible.

Louise Hallou utilise elle aussi les limites qui séparent et protègent le corps de son environnement extérieur. Lors des performances qui activent ses installations, l’artiste modifie son apparence lorsqu’elle revêt des vêtements portant symboles et mots mystérieux, ou utilise sa peau pour y inscrire des tatouages au feutre. Le titre de l’installation-performance, My own reflection, pouvant être traduit en français par «Ma propre réflexion», est un jeu de mots entre l’activité intellectuelle et l’image de soi que chacun·e construit pour la refléter aux autres, manipulant les frontières de son intimité et distillant ses secrets.

Après avoir observé ce qui arrive à l’intérieur des sols, des corps, et des esprits, nous rejoindrons dans la suite du cycle «lunulae» des artistes à la surface, où nous chercherons des récits du futur créés à partir des restes du passé.

 

Après un parcours en école d’art (ESADHaR Le Havre et Rouen), Thomas Maestro a choisi d’ouvrir sa pratique artistique à une dimension curatoriale. Il s’est formé dans le cadre d’un master de commissariat d’exposition (Sorbonne Université) et fait partie du collectif Champs magnétiques. Avec ce groupe, il co-construit les cycles d’expositions «Des soleils encore verts» (2021) et «Le réseau des murmures» (2023-2024). Il a également été curateur associé et chargé de projets au Cneai (Centre National Édition Art Image), puis assistant artistique et de commissariat auprès de Daniel Purroy à Vitry-sur-Seine (artiste et ancien directeur artistique de la Galerie Municipale Jean-Collet). Il est également membre du duo artistique et curatorial Éléments partout, cofondé en 2020 avec sa collaboratrice Agathe Schneider. Il s’intéresse aux secrets, aux décalages du réel, aux ruines et aux cabanes, à ce qui est peu visible mais bien présent. La transmission est au cœur de ses envies, en tant que vecteur de mouvements collectifs.

Loucia Carlier (née en 1992) vit et travaille à Paris. Ancienne élève de l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris et de l’école cantonale d'art de Lausanne, elle est lauréate de la bourse Révélations Emerige en 2020. Ses œuvres, entre sculpture et peinture, forment des paysages hybrides qui créent et empilent des histoires nous projetant dans un futur dystopique. Elle est en résidence à la Villa Belleville en 2023. Son travail a notamment été présenté au Centre d’Art Contemporain de Genève en 2019, chez Art:Concept à Paris en 2021 et au Salon de Montrouge en 2023.

Victor Gogly (né en 1994) vit et travaille à Vantaa en Finlande. Diplômé de l’École Supérieure d’Art et Design Le Havre-Rouen, cet artiste et musicien produit des œuvres qui questionnent la relation que l’humanité entretien avec le sol et le vivant. Son travail est notamment présenté au Jardin du Crépuscule à Montréal en 2021 et aux Beaux-Arts de Paris l’année suivante.

Louise Hallou (née en 1993) vit et travaille à Paris. Diplômée de l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris, elle travaille la performance, l’installation et l’écriture. Elle crée des ensembles poétiques et narratifs qui nous invitent à nous laisser aller à la rêverie collective. L’artiste participe au programme Création en cours des Ateliers Médicis en 2021-2022. Son travail est notamment présenté à la biennale de Mulhouse en 2019 et au 6B à Saint-Denis en 2021.

Chloé Vanderstraeten (née en 1996) vit et travaille à Paris. Diplômée de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris et l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris en 2021, elle travaille principalement le dessin et le papier. Elle aborde ce dernier dans sa matérialité par le pliage et la découpe, révélant un dialogue entre corps et architecture. Elle est en résidence à la fondation Anni et Joseph Albers à Bethany aux Etats-Unis en 2023. Ses œuvres ont été exposées, entre autres, au Hangar Y de Meudon et à la Fondation Van Gogh en Arles en 2022.

Documents

Agenda

  • Dimanche 3 décembre 2024, 14h-18h

    lunulae #1

    Vernissage

    Vernissage du premier chapitre du cycle d'expositions hors les murs «lunulae» du commissaire Thomas Maestro, avec une performance de Louise Hallou entre 15h et 17h. 

    Navette gratuite Paris/Sainte-Genevièves-des-Bois: départ à 13h30 du 104 avenue de France, 75013 Paris (métro Bibliothèque François Mitterrand). Réservation indispensable: reservation@cacbretigny.com.

    Entrée libre. Le vernissage sera accompagné d'un goûter. Espace Brel, Donjon de Sainte-Geneviève-des-Bois.

  • Samedis 16 décembre 2023, 6 et 13 janvier 2024, 15h-16h30

    «Paysage fossilisé»

    Atelier de pratique artistique pour tou·tes

    Les participant·es découvrent dans l’exposition «lunulae #1» les compositions de l’artiste Victor Gogly, qui agglomère dans ses œuvres différents éléments organiques et manufacturés. À leur tour, elles et ils rassemblent divers composants naturels et artificiels dans une bougie que chacun·e fabrique entièrement! 

    De 3 à 99 ans. Gratuit sur inscription: reservation@cacbretigny.com ou +33 (0)7 85 01 10 31. Espace Brel, Donjon de Sainte-Geneviève-des-Bois.