Les conjugueuls #2
L’heure rose


20.01—11.02.24

  • U+00FB-000

    Lettre min. latine u accent circonflexe

  • Cultivons le goût de lire

    Signalétique

  • s.n.

    Adhésif, 5 × 4 cm

  • Sainte-Geneviève-des-Bois

    s.d.

«Les conjugueuls»
Cycles d’expositions et de résidences
Commissaire: Valentina Ulisse

«L’heure rose»
Avec Rose-Mahé Cabel, Héloïse Farago (& TroubaDURE), Giorgia Garzilli, Clara Pacotte, Aliha Thalien et Pierre-Alexandre Savriacouty

Galerie Francval d'Arpajon
20.01—11.02.24
Du mercredi au vendredi de 14h à 18h et les samedis et dimanches de 10h à 13h et de 14h à 18h.

«L’heure rose» est celle de l’aube ou du crépuscule: un intervalle entre deux mondes où les choses futures naissent et celles qui furent meurent. C’est l’entracte, quand le récit se suspend et que le réel glisse vers le rêve.
             En entrant dans l’exposition, un espace au temps suspendu nous accueille. Ici, seuils et fenêtres sont des «œuvres–portails» que Pierre-Alexandre Savriacouty ouvre sur d’autres dimensions. Au sol, ses «œuvres–ancres» voyagent dans le temps, transportant archives passées et trouvailles du présent. Leurs lustres et voyants lumineux éclairent un avenir obscur. Dotées de nageoires et d’antennes radio, ces formes hybrides semblent émerger d’un fond marin desséché ou naître de la mutation d’une ancienne demeure.
             Pour l’artiste Rose-Mahé Cabel dans l’«heure rose» tout est possible: des créatures ayant trouvé refuge dans les profondeurs surgissent pour nous partager des narrations inédites. Si l’on suit les cheminées qui ponctuent ce lieu, une araignée tisserande nous partage des pensées puissantes:  dans des paniers-arachnides en cire d’abeille sont nouées des phrases à découvrir et démêler; essais et romans sont imbriqués dans les fibres de sa chambre-cocon.

             Dans cette galerie d’art, qui fut un jour une habitation, se trouvent des espaces-réceptacles où explorer, lire ou rester à l’écoute de récits intimes ou collectifs. Pour l’écrivaine Ursula K. Le Guin la fiction est un «fourre-tout»: «besace/sac/ventre/boîte/maison», elle contient des choses et des gens, des quotidiens magiques, des métamorphoses sans fin.
             Les toiles de Giorgia Garzilli sont des récipients d’histoires. L’artiste les construit comme des rébus, en associant images de films, souvenirs et bizarreries de la vie courante. Ses mondes surréels cachent ainsi mille paradoxes. Dans l’œuvre Stramonio (quasi affatto) une oreille est à la taille d’un paysage et dans Atlantide des poissons combattants survolent une ville en flamme. The Prince est un mystère: pour le titre de cette peinture, l'artiste a emprunté le nom d’un célèbre restaurant californien.
             Les films d'Aliha Thalien se déroulent aussi dans une réalité fantasmée. Au milieu du parcours de visite résonnent les voix d’une communauté féerique. L’amour y a autant de formes et de couleurs que les visages arc en ciel des narrateur·ices. Plus loin, l’artiste a gravé sur des stèles en métal des contes réparateurs composés à travers une écriture automatique ou par collage de mots. S’y côtoient le mythique et le vécu, chansons pop et théories militantes.   

             Ces artistes «conjugueuls» —capables d’accorder ce qui fut à ce qui n’a jamais été—ont laissé sur leur passage une panoplie de textes submergés, brouillés, enveloppés. Certaines voix appartiennent à des trobairitz, passeuses d’histoires. Clara Pacotte en a suivi une, l’aventurière Maboule, dans les rues d’Arpajon. Son épopée paraîtra extravagante mais il faudra la lire vite avant qu’elle ne disparaisse: imprimée sur des tickets de caisse à emporter chez soi, elle risque de s’effacer si on y passe le doigt.
             La ménestrelle TroubaDURE, alter ego d’Héloïse Farago, transforme de poussiéreuses ballades médiévales en les interprétant sur des instrumentales de rap. Elle y célèbre les femmes et des nouvelles formes d’amour «courtois». De la peinture à la faïence, les arts et leurs héros sont réinventés: dames, chevaleresses et chimères en lutte contre le patriarcat apparaissent fières sur un vitrail historié ou sur le sol en carrelage de ce lieu enchanté. 

Après une formation en histoire de l’art à l’Université de Rome La Sapienza et à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Valentina Ulisse intègre le Master 2 professionnel «L’art contemporain et son exposition» à Sorbonne Université et co-fonde le collectif curatorial espace projectif. Parallèlement à ses études, elle se forme aux métiers de l’exposition grâce à des stages au Centre Pompidou, au CAC Brétigny et à Council, entre autres. Aujourd’hui, Valentina Ulisse poursuit ses réflexions à travers ses diverses activités dans l’organisation de projets artistiques, dans l’écriture et dans la médiation. Elle assiste la galeriste Aline Vidal avec qui elle organise «De(s)rives», projet curatorial qui expérimente avec le format d’exposition en dehors des contextes artistiques traditionnels. Valentina Ulisse s’intéresse aux économies de l’art, aux systèmes alternatifs de production et de diffusion et aux pratiques artistiques co-créatives en lien avec la pédagogie et les savoirs populaires

Rose-Mahé Cabel (né∙e en 1995) vit et travaille en Alsace, dans les Vosges et à Paris. Diplômé·e de la Haute École des arts du Rhin de Strasbourg en 2020, iel utilise de nombreux médiums, dont le verre, la cire, le maquillage et le costume, pour produire des œuvres activées lors de performances. Avec son alter-ego dragqueer Rose de Bordel, iel imagine des fictions réparatrices mettant en scène des figures mythologiques marginales. Son travail a notamment été présenté pendant le festival Inact à Strasbourg en 2021, à Artopie à Meisenthal par le réseau LoRA en 2022, à la maison des arts de Malakoff et aux Magasins Généraux avec la collective Æchillea en 2023.

Héloïse Farago (née en 1997) vit et travaille entre Paris et la Normandie. Diplômée en 2023 de la Villa Arson à Nice, elle utilise différents médiums (dessin, performance, vidéo, céramique, etc) pour déhiérarchiser les pratiques et mettre en scène des destins de femmes du Moyen Âge trop souvent oubliées. Son travail est notamment présenté à L’Annexe à Paris et à IVECO NU à Noisy-le-Sec en 2022 et à La Tôlerie à Clermont-Ferrand en 2023.

Giorgia Garzilli (née en 1992) est une artiste italienne qui vit et travaille entre Naples et Milan. Après des études de cinéma documentaire, elle est diplômée de la Haute école d'art et de design de Genève avant d'étudier à la Mountain School of Arts de Los Angeles. Ses peintures explorent la frontière entre la réalité quotidienne et les profondeurs du subconscient. Son travail est notamment présenté au Musée MACRO à Rome en 2021 et à la Triennale de Milan en 2023.

Clara Pacotte (née en 1992) est une artiste, autrice et réalisatrice qui vit et travaille en région parisienne. Diplômée de l’École nationale supérieure d'arts de Paris-Cergy en 2017, elle met en scène dans son travail des archives réelles ou imaginaires. Elle collabore régulièrement avec d’autres artistes pour des projets de recherche et d’édition. Avec Charlotte Houette, elle monte ainsi EAAPES, un groupe de recherche sur les féminismes dans la science-fiction. Ce projet soutenu par le CNAP, la Fondation des Artistes, Lafayette Anticipations et le CAC Brétigny a produit plusieurs éditions, films et workshops.

Aliha Thalien (née en 1994) vit et travaille à Montreuil. Actuellement étudiante au Fresnoy, elle est diplômée d’un master de cinéma à la Sorbonne ainsi que de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris. Sa pratique du cinéma, de l’installation et de la sculpture s’intéresse aux traumatismes individuels, familiaux et communautaires. Ses œuvres prennent la forme de récits fictionnels élaborés à partir d’archives réelles. En 2019, elle réalise son premier court-métrage Feu Soleil, sélectionné notamment aux Rencontres du Moyen-Métrage de Brive et à La Cabina à Valence. Son travail a également été présenté à la Villa Magdalena de Hambourg en 2022, ainsi que dans une exposition personnelle au Confort Mental à Paris en 2023.

Pierre-Alexandre Savriacouty (né en 1993) est un artiste franco-malgache qui vit et travaille à Paris. Diplômé de l’École Supérieure des Beaux-Arts de Montpellier et de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, il aborde des enjeux historiques et spirituels à travers un travail de sculpture et d’assemblage. Son travail est exposé, entre autres, au Frac Ile-de-France (Château de Rentilly) en 2020 et à la Biennale Internationale de Saint Paul de Vence en 2021. Lauréat du prix SARR 2021, il est résident à la Villa Albertine à Chicago en 2022.

Documents

Agenda

  • Samedi 20 janvier 2024, 14h-18h

    Les conjugueuls #2: L'heure rose

    Ouverture

    Ouverture du second chapitre du cycle d'expositions hors les murs «Les conjugueuls» de la commissaire Valentina Ulisse. 

    Entrée libre. L'ouverture de l'exposition sera accompagnée d'un goûter. Galerie Francval d'Arpajon.

  • Samedis 27 janvier 2024 et 3 février 2024, 15h-16h30

    «Un monstre à ta fenêtre»

    Atelier de pratique artistique pour tou·tes

    Après avoir découvert les chimères et créatures hybrides qui peuplent l’exposition «Les conjugueuls #2», et notamment les œuvres aux inspirations médiévistes d’Héloïse Farago, les participant·es imaginent leur animal légendaire. Elles et ils s’initient à la peinture sur verre, pour créer un monstre fabuleux!

    De 3 à 99 ans. Gratuit sur inscription: reservation@cacbretigny.com ou +33 (0)7 85 01 10 31. Galerie Francval d'Arpajon.