Fanny Lallart & Romain Best

Table des Rabat-joies

  • U+247D-000

    Nombre dix entre parenthèses

  • Pagination

  • s.n.

    Impression couleur, 0,3 × 0,4 cm

  • Parole, №192, p.10

    2020

Fanny Lallart & Romain Best, Table des Rabat-joies, 2020
Bois, 450 cm x 121,5 cm x 78 cm. Production des artistes, œuvre en dépôt—sous la direction de Céline Poulin.

La Table des Rabat-joies a été conçue dans un premier temps pour accueillir un cycle de tables rondes qui s'est déroulé en octobre 2020 à l'ENSAPC. Ce programme de discussions, de lectures, a été mis en place par Fanny Lallart lors de son DNSEP et développait un rapport critique à l'école. Tirée d'un texte de Sara Ahmed[1], l'idée des rabat-joies en tant que sujet féministe est ici le fil conducteur de l'espace de parole matérialisé par la table. Il fallait créer une place pour celleux qui ont eu du mal à se faire la leur, une table pour assoir et faire résonner des voix qu'on avait trop peu entendues.

L'objet porte la mémoire de cet évènement avec des phrases tirées des échanges oraux pyrogravées sur les tranches, comme des notes qui reprennent les thèmes abordés, des inscriptions qui fixent ces voix dans le temps.

Elle se réactive aujourd'hui dans un autre contexte: celui de l'espace de travail du CAC Brétigny. Pensé comme un lieu de rencontres, cet objet doux et rond rend visible la manière dont les individus s'agencent autour de sa surface et les modalités de circulation de la parole.

[1] Sara Ahmed, Oristelle Bonis, «Les rabat-joie féministes (et autres sujets obstinés)», in Cahiers du Genre, 2012/2 (n°53), pages 77 à 98 Cahiers du Genre 2012/2 (n° 53), pages 77 à 98. Consulté en ligne le 9 juin 2021: https://www.cairn.info/revue-cahiers-du-genre-2012-2-page-77.htm


Fanny Lallart (née en 1995 à Lyon) vit et travaille à Montreuil et est artiste, écrivaine et militante. Elle est co-commissaire du projet ELGER avec Céline Poulin, parallèlement à sa résidence au CAC Brétigny en 2021. Elle a étudié à l’École nationale supérieure d'arts de Paris-Cergy où elle a passé son diplôme en octobre 2020. Ce dernier a pris la forme d’un espace de parole radiophonique ouvert. Elle développe depuis plusieurs années un travail critique à travers une pratique d’écriture et des projets collectifs. Elle a publié son mémoire sous forme de fanzine, intitulé 11 textes sur le travail gratuit, l’art et l’amour, dans lequel elle interroge notre rapport au travail en s’appuyant sur les pensées d’autrices comme Elsa Dorlin, Sara Ahmed et Sarah Schulman. Elle est co-fondatrice de la revue Show, une revue étudiante participative. Elle a également été à l’initiative avec Thily Vossier de «Minimarket», un cycle d’expositions dans une supérette à Lyon de 2016 à 2019. En 2021, Fanny Lallart est en résidence au CAC Brétigny.